Traductions en français

Biographie

 

Le poète Daniel Rodríguez Moya (Grenade, 1976) est l'une des voix les plus éminents de nouveaux poésie espagnole. L'écrivain mexicain José Emilio Pacheco, Cervantes Prix, a défini comme "un exemple de la poésie transatlantique pas été vu depuis un siècle, à l'époque du modernisme". 

Défenseur d'un poème avec un engagement de clarté et de simplicité sans pour autant négliger la rigueur et la langue littéraire, est un membre du mouvement poésie à l'incertitude, qui réunit des poètes espagnols et latino-américains. Son livre le plus récent est Les choses dites tranquillement (Visor, 2013).


Il est le directeur du Festival International de Poésie de Grenade avec le poète Fernando Valverde.

FILLETTE SAUTANT SOUS LA PLUIE

 

Tes cinq ans
sautant sous la pluie d´octobre
apprierent plus tard que la vie
a forme de flaque
sans limites claires ni ombre brillante.

Tes cinq ans,
qui, presque sans poids, regardaient le ciel,
furent longs à savoir
que ces hirondelles traversant le ciel,
des avenues sombres, des cours insomnieux
des milles bois d´antennes où chercher refuge
n´étaient pas celles du poète.

Tes cinq ans
se sont échoués
dans la darse fixe
d´un port oublié :
                         La mémorie.

 

 

***

 

 

 

La mer est labyrinthe de miroirs
Et le ciel á peine peut s´y refléter
Sinon par ses angles
Qui infligent d´incurables blessures,
Périls que les voyageurs intrépides
Assumèrent toujours,
Eternels candidats à la gloire
Que nient orages et naufrages.

Aucun robinson sous ces latitudes,
Couchés sur la grève, rien sinon des morts.

 

 

***

 

 

 

 

Il est propre aux maisons
bâties au bord des eaux
d´avoir sur leurs façades
comme une tache vague
qui atteint quelquefois
les parois intérieures
de leurs appartements,
et des corps disséqués
qui ne dureront pas
jusqu´aux mois de l´été
se recouvrant de mousse,
mélangeant la mémoire
aux rêveries de l´eau.

 

 

 

***

 

 

 

Ici, où la ville finit
et la terre commence
que sont les limites ?
Franchie la frontière du bitume
reste l´étrange sensation d´être
comme en-dehors du temps,
dans un calendrier différent dont j´ignore
les cycles de la lune.

Où vais-je mener mes pas incertains
ignorants du sol la légèreté
et qui sont trublés
de voir en arrière dessus le chemin
ces silhouettes qui restent tracées.

Je pourrais rentrer, toujours ignorer
que cette frontiére est réalité,
mais je sais qu´une fois visités, les abîmes
ne nous laissent pas revenir.

 

 

***

 

 

VINGT-QUATRE PHOTOGRAMMES SECONDE

 

Ce n´etait alors qu´un soupçon,
rumeur de ville rendue folle
par les temps modernes aux salles de ciné.

On pensait que Marylin (ou Norma)
sortirait un jour du celluloïd
pour crier mon mom au cœur du silence
et me demander
á combien de photogrammes seconde
je sentais ma vie s´écouler.